Prix de l’électricité 2030 : le guide essentiel pour protéger votre budget

Depuis le début des années 2020, les prix de l’électricité en France ont connu une progression constante qui impacte significativement le budget des ménages. Entre 2010 et 2020, les tarifs ont bondi de près de 50%, principalement en raison de la modernisation des réseaux et du renforcement de la fiscalité verte. Toutefois, c’est entre 2021 et 2022 que la situation a véritablement explosé. La guerre en Ukraine, la crise du parc nucléaire français et la flambée des prix du gaz ont provoqué une instabilité sans précédent sur les marchés énergétiques.

L’année 2025 marque un tournant dans l’évolution des prix de l’électricité. En effet, au 1er août 2025, le tarif réglementé reste globalement stable, résultat de plusieurs mouvements contraires. D’une part, nous assistons à une diminution du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité), ainsi qu’à une baisse de l’accise qui passe de 33,70 €/MWh à 29,98 €/MWh. D’autre part, la TVA sur l’abonnement augmente considérablement, passant de 5,5% à 20%. Par ailleurs, 2025 signale également la fin du mécanisme de l’ARENH prévu pour décembre, avec un nouveau cadre réglementaire fixant le prix de l’électricité nucléaire à 70 € par MWh en moyenne.

Les modélisations établies par différentes institutions (CRE, RTE, AIE, ADEME) convergent vers une hausse significative du prix du kWh d’ici 2030. Selon une étude de Statista et du Commissariat général au développement durable réalisée en 2020, le prix de l’électricité pourrait atteindre 128,3 euros par mégawattheure en 2030, soit presque le double des tarifs observés début 2024. Le scénario central, à politique constante, envisage une croissance du prix de l’électricité de 4 à 6% par an. Cependant, plusieurs facteurs pourraient accélérer cette dynamique : les investissements massifs dans la modernisation des infrastructures (100 milliards d’euros prévus par RTE d’ici 2040), l’électrification croissante des usages et les coûts liés à la transition énergétique. En conséquence, le tarif réglementé pourrait dépasser les 30 centimes d’euro/kWh, représentant un surcoût annuel de 600 € pour une famille consommant 6 000 kWh par an.

Plusieurs facteurs structurels expliquent l’évolution prix électricité 2030 et les hausses constatées ces dernières années. Ces éléments s’entrecroisent pour créer une pression constante sur les factures des ménages français.

La dépendance au gaz reste déterminante dans la formation des prix. En effet, le prix de l’électricité est directement indexé sur celui du gaz. Lorsque ce dernier augmente, le coût du kilowattheure suit automatiquement la même tendance. Cette relation a été particulièrement problématique lors de la reprise économique post-Covid qui a provoqué une forte hausse de la demande énergétique, notamment en Asie. Par ailleurs, les tensions géopolitiques, comme la guerre en Ukraine, ont considérablement perturbé les marchés. En 2022, la facture énergétique française a ainsi atteint un niveau record de 116,3 milliards d’euros, avec une hausse spectaculaire des coûts du pétrole (+15,4 milliards) et du gaz (+32,8 milliards).

Le bouclier tarifaire, mis en place en octobre 2021 pour protéger les consommateurs, a définitivement pris fin au 1er février 2025. Ce dispositif avait permis de limiter les hausses à 15% en février 2023 et à 10% en août 2023. Sa suppression entraîne notamment le retour de l’accise sur l’électricité à son niveau normal. Cette taxe, réduite à 1€/MWh pendant la crise, a bondi à 32,44€/MWh en février 2025, soit une augmentation de plus de 3000%. De même, la TVA sur l’abonnement est passée de 5,5% à 20%, alourdissant davantage la facture des ménages.

La transition énergétique nécessite d’importants capitaux initiaux. En 2025, le coût du soutien aux énergies renouvelables est évalué à 6,9 milliards d’euros, contre 6,4 milliards en 2020. Néanmoins, ces investissements s’avèrent rentables à long terme. Durant la crise énergétique, l’éolien et le photovoltaïque ont ainsi reversé 5,5 milliards d’euros à l’État.
De plus, les coûts de production des renouvelables diminuent constamment, avec une baisse de 50% pour le photovoltaïque et de 40% pour l’éolien sur la dernière décennie.

Les infrastructures vieillissantes nécessitent une modernisation coûteuse. La Commission de Régulation de l’Énergie a augmenté le TURPE de 7,7% en février 2025 pour financer les investissements colossaux prévus : RTE envisage 100 milliards d’euros d’ici 2040, tandis qu’Enedis prévoit 96 milliards.
Ces dépenses sont indispensables pour adapter le réseau aux énergies renouvelables, développer les raccordements pour les véhicules électriques et renforcer la résilience face au changement climatique. Selon la Cour des comptes, le TURPE pourrait encore augmenter de 21% entre 2023 et 2030, ce qui impactera directement l’évolution prix électricité 2025 et au-delà.

Face à l’évolution prix électricité 2030, il est crucial d’adopter des stratégies efficaces pour protéger votre pouvoir d’achat. Voici les actions concrètes à mettre en place dès maintenant.

Contrairement aux idées reçues, comparer les offres peut générer d’importantes économies.
Utilisez des comparateurs indépendants comme celui de l’UFC-Que Choisir qui n’est pas rémunéré par les fournisseurs et présente l’ensemble des offres nationales. Ces plateformes classent les fournisseurs par ordre de tarification annuelle, indiquant coût total et économies potentielles. Hello Watt propose également un algorithme qui met à jour les grilles tarifaires de tous les fournisseurs chaque mois.

La différence principale entre ces deux types de contrats réside dans l’évolution des prix :

• Contrat à prix fixe : le tarif reste constant pendant 1 à 4 ans, vous protégeant contre les hausses futures. Particulièrement intéressant actuellement, car une refonte du tarif réglementé est prévue fin 2025.
• Contrat à prix indexé : le prix fluctue selon le tarif réglementé (deux fois par an), garantissant généralement un pourcentage de réduction par rapport au tarif de référence.

Le chauffage et l’eau chaude représentent 77% de la consommation énergétique d’un ménage. Des gestes simples permettent de réduire significativement votre facture :

• Baisser le chauffage de 1°C économise 7% d’énergie par an
• Programmer votre chauffage permet d’économiser jusqu’à 15%
• Éteindre complètement les appareils plutôt que les laisser en veille économise jusqu’à 15% sur la facture (hors chauffage et eau chaude), soit plus de 100€ par an

Le chèque énergie est une aide financière destinée aux ménages modestes. Son montant varie entre 48€ et 277€ en 2025 selon vos revenus et la composition de votre foyer. Il permet de régler les factures d’électricité, de gaz, d’autres énergies (bois, fioul) ou les charges de chauffage en logement-foyer. Il est envoyé automatiquement une fois par an aux bénéficiaires éligibles et peut être utilisé en ligne ou en version papier.

L’isolation représente la solution la plus efficace pour réduire durablement votre facture. Les pertes de chaleur se répartissent principalement entre :

• La toiture : 30% des déperditions
• Les murs extérieurs : 25% des pertes
• Les fenêtres : 10-15%

MaPrimeRénov’ finance de 30% à 45% du montant des travaux d’isolation, selon vos revenus et la nature des rénovations. L’éco-PTZ (prêt à taux zéro) permet de financer le reste à charge sans condition de ressources.

Optez pour des appareils électroménagers performants. Un réfrigérateur de classe A consomme jusqu’à 40% d’électricité en moins qu’un modèle de classe D. Les radiateurs à inertie peuvent générer jusqu’à 30% d’économies sur votre facture annuelle de chauffage. Les ampoules LED consomment jusqu’à 80% d’énergie en moins que les modèles incandescents et durent 15 à 20 ans.

Après des années de turbulences, plusieurs éléments permettent d’envisager une stabilisation progressive du marché électrique français.

Le nucléaire reste un pilier de stabilité tarifaire avec des coûts prévisionnels en baisse : 60,7 €/MWh pour 2026-2030, puis 59,1 €/MWh pour 2031-2035, et enfin 57,3 €/MWh pour 2036-2040. La production annuelle devrait atteindre environ 361,5 TWh jusqu’en 2030. Parallèlement, le développement des énergies vertes devient essentiel pour maintenir des prix bas et stables.

La récente réforme du marché européen vise explicitement la stabilisation des prix à long terme. Néanmoins, l’article 194 du TFUE garantit à la France le droit de déterminer son mix énergétique, lui permettant de capitaliser sur son électricité majoritairement décarbonée (95% en 2024).

Le stockage d’énergie progresse avec un objectif ambitieux de 10 GW d’ici 2030, contre seulement 1,5 GW en 2023. Quant à l’autoconsommation solaire, elle permet déjà une économie moyenne de 30% sur la facture d’électricité. Depuis mars 2025, bien que le tarif de rachat du surplus soit passé de 12,7 à 4 centimes/kWh, la TVA réduite à 5,5% sur les installations photovoltaïques dès octobre 2025 renforce son attractivité.

EDF affirme désormais avoir une visibilité sur les prix jusqu’à la fin de la décennie. Cependant, les besoins d’investissement colossaux (460 milliards d’euros entre 2025 et 2040) laissent présager que l’évolution prix électricité 2030 restera sous pression haussière.